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Technique innovante, la pose d’anneaux magnétiques pour pallier l’incontinence anale est assurée depuis 2009 par le Pr Paul-Antoine Lehur, chirurgien référent, chef du service de chirurgie digestive au CHU de Nantes L’évaluation de cette intervention fait l’objet d’une étude clinique lancée en octobre 2013.
Expert en pose des anneaux magnétiques* destinés à remédier aux problèmes d’incontinence anale, le Pr Paul-Antoine Lehur, a déjà formé une dizaine de chirurgiens en France et plusieurs à l’étranger. « Les patients concernés sont surtout des femmes âgées souffrant d’un relâchement sphinctérien survenant longtemps après des accouchements traumatiques ou causé par une constipation chronique, et des hommes ayant subi des gestes chirurgicaux proctologiques », explique le Pr Lehur.

L’intervention est rapide (une demi-heure, sous anesthésie générale) mais délicate : « l’anneau est constitué d’un fil en titane sur lequel sont enfilées des billes magnétiques. Placé contre le tissu, au-dessus de l’anus, il permet de le resserrer pour aider les patients à refermer le sphincter et retrouver une vie de tous les jours normale », précise le Pr Lehur. Lorsque le dispositif est en place, une radio permet de vérifier que les billes sont bien positionnées avant de les fixer. Le transit du patient peut reprendre dans les 24 ou 48 heures, aidant la cicatrisation à se faire en mouvement avec des tissus bien souples autour des petites billes. Le dispositif est en phase de validation dans le cadre d’un essai Stic (soutien aux techniques innovantes et coûteuses). Démarré en octobre 2013 pour une durée de dix-huit mois, la cohorte compte 156 patients. L’enjeu : évaluer la non-infériorité de cette technique par rapport à la neurostimulation des racines sacrées. D’ici deux à trois ans, l’anneau pourrait être remboursé par l’assurance maladie et proposé en routine aux patients relevant de cette indication et n’ayant ni infection locale, ni antécédents cancéreux. Chiffres : l’incontinence anale touche des personnes de tous âges. 13% des femmes et 9% des hommes sont concernés, soit en France environ deux millions de personnes.
*fabriqués par la société américaine Torax Inc.

Source: CHU Nantes